L’Alentejo est une région fascinante dotée d’une riche histoire vieille de plusieurs milliers d’années. Ses paysages, son patrimoine architectural, sa culture et son vaste héritage sont tous uniques et exceptionnels. L’UNESCO a reconnu une grande partie de ces vestiges et a décerné le titre spécial de patrimoine mondial à de nombreux lieux et formes d’art. Les Festas do Povo de Campo Maior ont maintenant rejoint la liste. On y retrouve également les figurines d’argile d’Estremoz, un patrimoine mondial qui reflète à la fois le passé et les rêves de la région, et le chocalheira, une forme d’art caractéristique d’Alcáçovas inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité qui consiste à fabriquer des cloches à vache uniques au monde.
L’UNESCO inscrit au patrimoine mondial des lieux qui ont une importance culturelle, historique, scientifique ou autre à l’échelle internationale. On estime que ces choses et ces endroits ont un « patrimoine culturel et naturel à travers le monde, considéré comme ayant une valeur exceptionnelle pour l’humanité ».
Pour figurer sur la liste, un site doit être un monument unique qui ressort sur le plan géographique ou historique et qui comporte une importance culturelle ou physique spéciale. Il peut également reconnaître une réalisation marquante de l’humanité, témoigner de l’histoire intellectuelle de la Terre ou être d’une beauté naturelle à couper le souffle.
Les Festas do Povo de Campo Maior font partie du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO depuis décembre 2021. Ces festivités traditionnelles sont reconnues pour leur tradition consistant à orner des dizaines de rues, en particulier celles situées dans le centre historique de la ville, de milliers de fleurs de papier fabriquées à la main par les habitants. Des mois à l’avance, les résidents de Campo Maior façonnent les décorations en papier afin de transformer leur rue respective en champ de fleurs. Dans cette ville de l’Alentejo, cette fête a lieu uniquement lorsque les citoyens en décident ainsi à l’aide d’un vote. En décembre 2018, les Festas do Povo de Campo Maior, près de Portalegre, ont été incluses dans l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel. Le processus de candidature pour figurer au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO a commencé en 2015.
Évora est une ville-musée dont l’histoire est si riche que la localité au complet a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ayant vu le jour avant l’occupation romaine, elle a atteint son âge d’or au XVe siècle. Son caractère unique vient de ses maisons blanchies à la chaux et décorées d’azulejos et de balcons en fer forgé datant des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Un temple romain, une imposante cathédrale, des casas pintadas, une université bâtie au XVIe siècle et la place Praça do Giraldo unique en son genre font également partie des attractions.
Elvas est une ville fortifiée jusqu’aux dents juchée sur une colline. Les murs renferment d’étroites rues pavées et une majestueuse cathédrale donnant sur une place centrale pleine de vie. La ville établie à quelques kilomètres de l’Espagne présente des fortifications en forme d’étoile qui remontent au XVIIe siècle et dont le périmètre de 10 km (6 miles) est le plus grand au monde. La cité, lourdement fortifiée du XVIIe au XIXe siècle, possède le plus grand système de remparts et de fossés secs du monde. Dans son enceinte, on retrouve des casernes et d’autres monuments militaires de même que des églises et des couvents. Le château, les forts et le majestueux aqueduc Amoreira d’une longueur de 7 km (4 miles) font partie du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le cante alentejano est un chant en deux parties traditionnellement interprété par des ouvriers agricoles qui se caractérisent par des mélodies distinctives sans accompagnement musical. Autrefois utilisé par les bergers pour repérer leur bétail, il crée un environnement sonore facilement reconnaissable dans les zones rurales. Les histoires que ces chants relatent sont si belles qu’elles se sont frayé un chemin jusqu’aux oreilles (et au cœur) du monde entier, devenant ainsi un patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Je vous invite donc à venir écouter l’âme de l’Alentejo.
Le chocalheira est une forme d’art caractéristique d’Alcáçovas et un patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Les cloches à vache sont fabriquées à la main à partir de fer façonné à froid et plié sur une enclume jusqu’à l’obtention d’une forme de coupe. De petites pièces de cuivre ou d’étain sont fixées tout autour de la base en fer et enveloppées dans un mélange d’argile et de paille. Ces cloches ancestrales produisent un son reconnaissable entre tous et se sont taillé une place dans le paysage sonore de la région il y a plus de 2 000 ans.
Estremoz est connue depuis le XVIe siècle pour ses figurines d’argile qui représentent divers membres de la collectivité de même que certaines traditions régionales. Ces statuettes délicatement confectionnées et peintes sont reconnues par l’UNESCO. L’évolution des figurines d’Estremoz commence à l’époque où on racontait l’histoire du Christ par l’entremise d’un diorama de la Nativité. Les figurines non religieuses ont ensuite émergé pour devenir une forme d’art à part et relater des histoires locales. Elles représentaient alors des commerçants, des villageois et des vendeurs de rue, avant de passer à une représentation symbolique, par exemple l’idée selon laquelle « l’amour est aveugle ». Ces petites merveilles d’argile sont le résultat d’un processus de production qui dure une semaine. Les différentes parties de la figurine sont d’abord assemblées avant d’être cuites dans un four à céramique.
L’UNESCO considère que la cuisine locale fait partie de la diète méditerranéenne, tout comme les compétences, les connaissances et les traditions de récolte, d’élevage animal, de conservation des aliments et de préparation culinaire. C’est également le cas de la convivialité, de la célébration et de la transmission de connaissances rurales à l’heure des repas.
L’art noble de la fauconnerie figure sur le registre du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Cette relation entre être humain et oiseau parmi les plus anciennes sur Terre est mise en valeur tous les jours au Royal Falconry de Salvaterra de Magos, dont la magnifique architecture du XVIIIe siècle est aussi spectaculaire que l’interaction avec les faucons. Certaines espèces d’oiseaux de proie qu’abrite le Royal Falconry sillonnent le ciel depuis le Moyen-Âge. Le spectacle est aussi saisissant aujourd’hui qu’il l’était à l’époque.