Cet été, notre famille a passé quelques semaines au Portugal à la recherche de propriétés. Même si nous n’avons pas fait d’offre sur une maison, nous avons appris beaucoup de cette recherche. Ces dernières années ont vu l’afflux massif de personnes venues s’installer au Portugal, entre autres, des milliers originaires des États-Unis qui veulent prendre leur retraite, vivre et investir au pays de Salazar. Des dizaines de groupes Facebook ont vu le jour pour conseiller les personnes qui souhaitent s’établir au Portugal. YouTube a emboîté le pas avec pas moins d’une dizaine de chaînes consacrées à ce sujet.
Le Portugal se révèle l’endroit idéal pour se retirer du marché du travail, vivre pleinement ou simplement passer une partie de l’année. Les raisons ne manquent pas. Le Portugal est le pays européen le plus proche des États-Unis. Il dispose d’un très bon système de la santé sans compter que les régimes d’assurance privée sont très abordables. Le coût de la vie est très avantageux et le taux de criminalité est exceptionnellement bas. La qualité des infrastructures (stations d’épuration des eaux, routes, chemins de fer) et les exigences des normes alimentaires dépassent celles des États-Unis. Puis, le peuple portugais se montre très accueillant envers les étrangers.
Certes, la ruée vers le Portugal a laissé des traces. Les prix ont explosé à Lisbonne, Porto et en Algarve. Il faut donc porter son regard ailleurs. Prendre sa retraite au Portugal est un jeu d’enfant. Il vous suffit de demander la résidence au consulat. Les Nord-Américains peuvent obtenir un permis de séjour temporaire de cinq ans; passé ce délai, vous êtes libre de demander la résidence permanente.
Commençons par énumérer les caractéristiques du marché immobilier portugais. Au Portugal, il n’existe pas de service interagences. Le plus grand site Web immobilier, Idealista, manque d’informations. Les propriétés qui y sont affichées font l’objet de plusieurs annonces. De plus, les prix indiqués aux acquéreurs étrangers tendent à être plus élevés que ceux du marché. Les agents immobiliers n’opèrent pas de la même façon que ceux en Amérique du Nord. Concentrés sur leurs propres listes immobilières, ils ont parfois du mal à saisir les besoins d’un acheteur étranger.
En acquérant une propriété, on s’expose à certaines embûches Il faut savoir que la dette est transmise au nouveau propriétaire. Les acheteurs qui ne vérifient pas le titre immobilier (acte de transfert) ou les réglementations locales peuvent rencontrer des problèmes.
Alors, pourquoi lorgner l’Alentejo? S’étirant entre les rives du Tage jusqu’aux montagnes entourant l’Algarve, l’Alentejo est le cœur du Portugal. Le nom Alentejo vient du portugais « Além » et « Tejo » qui signifie « au-delà du Tage ». Au lieu de jeter son dévolu sur les grandes villes du Portugal, allez découvrir un tout autre monde, à seulement une heure de Lisbonne.
La région a inspiré d’innombrables contes épiques et légendes racontant les hauts faits des Maures, des Romains, des Phéniciens et des Celtes qui ont imprégné la culture locale. C’est une contrée où des vins de qualité inégalée sont produits, où la cuisine locale, fraîche et goûteuse est fidèle à son terroir. C’est un endroit pour se la couler douce, dans un cadre enchanteur, entouré de plaines vallonnées et de montagnes, ponctué de rivières bleues, de plages immaculées et de villages peints en blanc et bleu. Les étés y sont secs et chauds. C’est une région baignée de la lumière du soleil. Les plus grandes forêts de l’Europe méridionale, les forêts de chênes-lièges, appelées « montado » en portugais, abritent d’innombrables espèces animales et végétales rares. Le chêne-liège, ou sobreiro, constitue l’âme de l’Alentejo, un paysage vivant que l’on ne trouve que dans le bassin méditerranéen. Ces forêts de chênes-lièges, où chaque arbre tient un rôle essentiel dans cet écosystème, s’étirent sur des kilomètres.
Au sud de Lisbonne, la réserve naturelle de l’estuaire du Sado étale ses dunes herbeuses, accueille des bassins saumâtres et abrite de nombreuses espèces et une flore diversifiée. L’embouchure du fleuve Sado est le lieu de rendez-vous des dauphins que vous pouvez voir évoluer librement. C’est l’un des rares endroits au monde où ils vivent dans un habitat d’eau douce. L’Alentejo héberge le littoral atlantique le mieux préservé du Portugal. Il est parsemé de kilomètres de plages sauvages, souvent abritées par les falaises. S’étendant sur près de 100 km (60 miles), entre Sao Torpes (près de Sines) et Cap Saint-Vincent, en Algarve, le point le plus à l’ouest du continent européen, le Parc naturel du sud-ouest de l’Alentejo et de la côte Vicentine est le tronçon du littoral européen le mieux conservé. Cette zone protégée compte 35 habitats certifiés abritant plus de 100 espèces rares de plantes. Sur ses falaises se nichent des cigognes blanches. Longeant la frontière espagnole à l’est, le fleuve Guadiana est un charmant cours d’eau sauvage sujet à marée. Il se trouve à l’est de Castro Verde, une réserve de la biosphère reconnue par l’UNESCO. Ses plaines arborent l’été une couleur blanchâtre qui leur vaut le surnom de « Campo Branco » ou « champ blanc ». C’est une zone de protection de l’avifaune. S’élevant au-dessus des plaines et du nouveau Grand lac, le paysage typique des plaines ondulées cède le pas à une chaîne de montagnes abritant une faune et une flore très diversifiées grâce au microclimat plus humide à plus haute altitude. Le parc naturel de la Serra de São Mamede héberge une forêt composée de chênes, de châtaigniers, d’oliviers et de plus de 800 espèces de plantes qui partagent leur habitat avec des reptiles et des oiseaux.
Cette vaste région présente de nombreux attraits. L’été, le climat est chaud et sec. La pluie se fait rare en cette saison. Les hivers, plutôt cléments, reçoivent un peu de pluie (voilà pourquoi les plaines dorées de l’été deviennent verdoyantes l’hiver).
Dans cette région qui ignore les foules, l’état des infrastructures est satisfaisant et la conduite y est facile. Le coût de la vie y est également moins élevé que dans les grandes villes sans compter qu’il est aisé de s’adonner aux activités de plein air et de profiter des plages, des rivières, des pistes cyclables et des sentiers de randonnée de la région. L’Alentejo offre des possibilités très intéressantes, tant en ville qu’à la campagne. Les options vont d’une adorable petite maison au cœur d’une ville ou d’un village fortifié, à une « monte », c’est-à-dire une ferme traditionnelle avec piscine au milieu d’une forêt de chênes-lièges.
Analysons les choses autrement. L’Alentejo compte cinq principaux districts. La ville principale de chacun d’eux offre tout ce dont vous avez besoin côté soins de santé, magasinage et culture. Ces cinq chefs-lieux sont : Portalegre, Évora, Beja, Santarém et une partie de Setúbal. Si vous recherchez une maison, commencez là où les propriétés sont directement accessibles. La plupart le sont par les nouvelles autoroutes et le train. C’est un bon point de départ pour démarrer votre exploration puisque ces endroits sont souvent desservis par un bon réseau routier et plusieurs lignes ferroviaires et d’autobus les relient à Lisbonne, la capitale.
Quatre lignes ferroviaires desservent l’Alentejo, reliant Évora, Beja et Santarém ainsi que Portalegre. De nouveaux projets prévoient étendre le service ferroviaire à Estremoz et Elvas, avec une liaison éventuelle vers Séville, en Espagne.
De bons soins de santé, cela compte pour bien des gens. Le Portugal se distingue par l’excellence de son système de santé accessible à tout le monde. Les hôpitaux se trouvent uniquement dans les grandes villes. Toutefois, les petites villes comptent plusieurs cliniques. Un grand nombre de nouvelles cliniques et pharmacies privées proposent des services abordables.
L’accès à Internet est facile. Les zones rurales ne sont pas en reste, car les réseaux de fibre optique y sont installés. Le service est rapide et abordable.
Bien sûr, de nombreux groupes Facebook ont été mis sur pied pour offrir des conseils. Certes, certains conseils sont à prendre avec des pincettes, mais plusieurs proposent une liste des réponses aux questions les plus courantes. L’une des qualités les plus encourageantes du Portugal est qu’il n’existe aucune restriction pour les étrangers qui veulent acheter une maison dans le pays.
Sollicitez une aide juridique. Les lois portugaises régissant le secteur immobilier diffèrent sensiblement de nos lois. Aussi, le fait de solliciter les conseils d’un bon avocat portugais vous permettra non seulement d’économiser de l’argent, mais d’éviter bien des problèmes. Demandez à une autre personne expatriée de vous recommander une personne qui saura vous accompagner tout au long du processus. Pour acheter une propriété au Portugal, que l’on y réside ou non, il faut un numéro de taxe du gouvernement portugais. Ce numéro peut être obtenu auprès du bureau local de Finanças. Vous devrez fournir une preuve d’identité ainsi qu’une preuve d’adresse.
Les documents des agents ne sont pas toujours faciles à déchiffrer. De nombreux agents immobiliers ne vous montrent que ce que leur agence a à offrir. Mais, ce n’est pas tout. Adressez-vous à une agence internationale qui a des bureaux locaux, car elle peut offrir un service qui correspond davantage à ce à quoi vous vous attendez. N’ayez pas peur de faire vos propres recherches; dressez une liste de questions et faites preuve de persévérance. Renseignez-vous sur le zonage, l’eau, l’électricité et le gaz — et assurez-vous que la propriété ne fait l’objet d’aucune restriction (district historique local ou parc naturel). N’oubliez pas que les prix en ligne sont souvent supérieurs aux prix courants et qu’une offre n’est en fait que le début d’une négociation.
Obtenez un devis de construction à l’avance. Les coûts de construction peuvent être moins élevés au Portugal. Toutefois, il faut considérer d’autres aspects, car ce ne sont généralement pas des maisons en bois. La plupart des maisons sont constituées de pierres, de béton et de tuiles. Les coûts et les spécificités varient grandement.
N’oubliez pas qu’il est possible de soumettre un projet à la ville pour obtenir rapidement une approbation. Méfiez-vous des « ruines » et des bâtiments non résidentiels. Le plus souvent, les bâtiments en ruine ne disposent pas d’électricité, d’égouts ou d’un système d’alimentation en eau. En doter la demeure peut s’avérer très coûteux. Les zones de construction destinées à l’agriculture ou à l’industrie nécessitent une autorisation spéciale de la ville pour être réaménagées. L’approbation n’est pas toujours garantie.