Laissez-vous surprendre par la variété des moulins à vent lors de votre visite au Portugal! Le paysage portugais est ponctué d’éoliennes modernes et de vieux moulins. Plusieurs moulins ont été rénovés et certains sont en location comme résidence de vacances. L’on peut visiter plusieurs types de moulins à vent dans les environs de Santiago do Cacem, Odemira et Grândola.
Le mot portugais « moinho » vient du latin molinum qui signifie moudre, écraser des céréales ou utiliser une meule à grain. Les Romains ont introduit les moulins à eau au 2e siècle et les ont propagés dans tout le Portugal. Depuis, le concept a fait du chemin. Dans les années 1960, le Portugal dénombrait plus de 10 000 moulins en fonction, dont 7 000 moulins à eau et 3 000 à vent. Les moulins à vent jouent un rôle crucial au sein de chaque village, car le maïs et le blé y sont moulus en farine pour produire le pain et les aliments pour les animaux.
Entre les mois de mai et juillet, les moulins moulent les céréales récoltées en farine.Les moulins à vent étaient également des lieux de rencontre et de socialisation. Les agriculteurs se rendaient au moulin avec les sacs de grains chargés sur les ânes ou empilés dans des charrettes tirées par des bœufs. Pendant le broyage des céréales en farine, ils pouvaient à loisir échanger et lier connaissance.
Moulins à vent d’Odemira
Le Moinho de Vento d’Odemira est un bâtiment historique formant avec un autre moulin à vent, en ruines, situé non loin, l’ensemble dénommé Cerro dos Moinhos Juntos. Toujours utilisé pour moudre les céréales, le moulin compte un petit magasin. De facture similaire aux autres moulins de la région, ce bâtiment circulaire simple, construit en pierres de taille liées avec du plâtre, présente des murs extérieurs blanchis à la chaux, avec une bande bleue. Le toit conique, en tôle galvanisée, comporte une tour cylindrique soutenue à l’intérieur par une structure en bois pour permettre sa rotation. Le moulin compte quatre ailes composées de huit verges de bois haubanées entre elles, entre lesquelles sont tendues des « voiles » triangulaires. Les ailes en rotation impriment un mouvement à la roue du moulin qui, à son tour, fait bouger le moulinet relié aux meules.
Le moulin à vent d’Agonia, appelé aussi moulin à vent de Carrasqueira, se trouve dans la paroisse de São Luís. Il suit le modèle traditionnel des moulins à tour méditerranéens, avec une tour fixe et une calotte pivotante. Il fait partie de la zone protégée du parc naturel du sud-ouest de l’Alentejo et de la côte vicentine et du site d’intérêt communautaire Costa Sudoeste, au sein du réseau Natura 2000.
Situé à São Luís, le moulin à vent da Pereira est constitué d’une tour fixe et d’une calotte pivotante, un type de structure courant dans la région méditerranéenne. Probablement construit au 19e siècle, il offre un panorama des terres environnantes, avec vue sur la Serra de Monchique et le parc naturel du sud-ouest de l’Alentejo et de la côte vicentine.
Le moulin à vent de Longueira, situé à Largo dos Moinhos, se trouve au centre du hameau de Longueira. Ce bâtiment circulaire, construit en pierres de taillé liées avec du plâtré, est blanchi à la chaux. Le soubassement et le pourtour de la porte et des fenêtres sont ornés d’une bande bleue. Construit en 1920, il a été restauré.
Probablement construit dans la première moitié du 20e siècle, le moulin à vent de Verdigueiras, à Luzianes-Gare, au bâtiment circulaire, est juché au sommet d’une colline.
Construit en 1923, le moulin à vent das Quintas, également connu sous l’appellation « Moinho de Vento da Lage », est l’un des nombreux moulins que compte la petite ville de São Luís avec les moulins d’Agonia, Pereira et Toca do Mocho.
Les moulins à vent de Grândola
La ville de Grândola comptait de nombreux moulins à eau. Les moulins à vent, à tour fixe (type le plus courant au Portugal) n’y ont fait leur apparition qu’aux 18e et 19e siècles. Aujourd’hui, Grândola peut se targuer d’avoir toujours trois moulins à vent en fonction.
Tous comportent une tour fixe en maçonnerie à deux étages, de forme tronconique, coiffée d’une calotte pivotante. Ils sont équipés d’ailes entre lesquelles sont tendues des voiles, d’une roue d’enclenchement, d’un guindeau, de meules, et de cambreiros.
Pour pallier la rareté du vent, les meules de certains moulins du 20e siècle ont été adaptées pour qu’elles soient actionnées par des moteurs à combustion. C’est le cas des moulins Santa Margarida, Fontainhas, Atalaia do Viso et Nespereira.
Trônant au sommet de collines, les moulins à vent de Grândola semblent monter la garde telle une sentinelle au-dessus du village. Pendant des siècles, les meuniers ont maîtrisé la force éolienne pour produire le pain.
Les moulins à vent de Santiago do Cacém
La grande ville de Santiago do Cacém peut s’enorgueillir de compter un nombre impressionnant de moulins. Autrefois, des céréales et du blé poussaient dans ses champs riches et féconds. Le moulin à vent Da Quintinha, aujourd’hui restauré, est perché sur une colline à quelques minutes de la ville. Construit en 1813, ce moulin est l’endroit à visiter pour comprendre le fonctionnement de ce type de moulins et leur rôle crucial pour la communauté.
Quoi de mieux pour se familiariser avec le processus de mouture que de visiter le musée de la farine (Museu Da Farinha) situé dans un ancien moulin du village de São Domingos? L’on y trouve des engins en bois avec des tambours de meulage reliés à des courroies de transmission et alimentés par un moteur diesel pour moudre le grain.
Non loin, près de la municipalité de Castro Verde, se trouve le moulin à vent Largo da Feira. Construit au cours de la première moitié du 20e siècle et restauré par la municipalité en 2003, le moulin a recommencé à moudre, après une période d’inactivité de plus de 60 ans! Le moulin abrite aussi un petit musée.